posté le 6-juillet-2007
La journée soins palliatifs
Le vendredi est ma journée consacrée aux soins palliatifs, au sein de l'unité de l'hôpital gériatriques des Charpennes. Nous sommes en train de préparer une exposition photos sur ce thème et c'est Christelle Viviant, photographe renommée de Lyon qui réalise les prises de vues (dont celle-ci). "Pourquoi fais-tu cela ? Quel plaisir d'aller voir des gens mourir ? Comment peux-tu faire ça ? Moi, je ne pourrais jamais...." Ces questions et remarques, nous, bénévoles d'accompagnement, nous les avons tous entendues... Un soir, au cours d'un dîner entre amis, l'un deux me lance, « mais qu'as-tu donc à te faire pardonner pour faire ça ? » Je suis resté sans voix.... Puis sa question m'a fait réfléchir. Faut-il obligatoirement avoir quelque chose à se faire pardonner pour aider les autres ? N'est-il pas possible de donner sans attendre en retour, de manière totalement désintéressée, inconditionnelle ? La mort dérange tellement que c'est presque devenu obscène d'en parler ouvertement. Or, apprendre la mort, c'est apprendre la vie. Être au clair avec la mort, avec sa mort, c'est faire un grand pas dans sa vie. C'est être capable d'accepter sa propre finitude. C'est aussi un extraordinaire moyen de jouir de sa vie, de s'en approprier chaque parcelle et de déguster l'instant présent avec délectation et bonheur. Quelle que soit sa croyance vis-à-vis de la mort, la penser régulièrement revient à donner du goût à la vie. Ainsi chaque nuance devient plus lumineuse, chaque note plus cristalline et chaque sensation plus subtile, plus douce. De fait, la vie gagne en saveur, se pare de plus de fragrances, brille de plus de couleurs. Contrairement à ce que l'on s'imagine, une unité de soins palliatifs est pleine de vie. L'esprit palliatif s'inscrit pleinement dans la vie. Il considère la mort comme une étape normale et naturelle de la vie, qu'il convient de respecter sans chercher ni à l'accélérer ni à la repousser. Après un départ, l'aide apportée aux familles et aux proches continue, car le lien avec les vivants ne s'arrête jamais. Ce type de bénévolat, ce don de soi inconditionnel est l'un des plus riches et intenses que je connaisse. J'espère que progressivement un plus grand nombre de personnes comprendront le sens de cette démarche et saisiront l'immensité de ce que nous recevons en retour à chaque accompagnement. J'espère aussi que de nouvelles questions surgiront, différentes, plus intimes, plus humaines et que de nouvelle vocations de bénévoles naîtrons, notamment au niveau des jeunes. Osez affronter la mort, la sienne et celle des autres reste à mes yeux une expérience unique, qui permet de prendre totalement la mesure de la préciosité de la vie.
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Toutes les réponses à ce message : |
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CoachJeanMi (Chanas, 38) |
Posté le 04-10-2007 à 22:37
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Bonjour Grosspat,
En italie, vous pouvez poser la question à une amie : Amanda Castello : amanda.castello@email.it. A bientôt,
JM
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CoachJeanMi (Chanas, 38) |
Posté le 04-10-2007 à 22:30
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Bonjour Grosspat,
En italie, vous pouvez poser la question à une amie : Amanda Castello : amanda.castello@email.it. A bientôt,
JM
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paz (sala comacina (italie), 22) |
Posté le 25-09-2007 à 15:34
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bonjour JM et vraiment bravo pour tous vos engagements ... vous et Florence etes des exemples d'ènergie positive ... l'hiver, j'ai pas mal de temps de libre et aimerais me rendre utile... les soins palliatifs m'intèressent beaucoup et vous parlez d'association et de cours qui forment à celà ... connaissez vous quelques associations en Italie, près de Come, ou pouvez vous me dire auprès de quel organisme je devrais me renseigner ? merci
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_115_Gwena (35) |
Posté le 25-07-2007 à 10:40
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bravo pour cet engagement. Je me suis moi aussi beaucoup intéressée aux soins palliatifs, que je trouve encore trop peu développés. On a besoin de donner du temps aux personnes en fin de vie qui le souhaitent et les personnels des établissements regrettent de ne pouvoir en donner suffisamment... Les bénévoles bien formés sont un maillon très important de la chaîne. Le contact avec les mourants, pour moi, c'est plutôt une aide à vivre pleinement le présent.
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CoachJeanMi (Chanas, 38) |
Posté le 23-07-2007 à 23:54
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Ce que les gens comprennent difficilement c'est la richesse de cet engagement. Vendredi dernier à l'hôpital, une dame de 95 ans me dit en me regardant en profondeur avec ses beaux yeux bleus : " c'est très bien ce que vous faites, cela doit vous apporter beaucoup...". C'est tellement vrai ! On donne un peu et on reçoit tant !
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_41_sandra (nancy, 54) |
Posté le 23-07-2007 à 09:16
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Ce que vous faites en tant que bénévole est magnifique! Pour ma part, je me sens particulièrement concernée par tout cela puisque je travaille dans un service acceuil des urgences et surtout je participe quotidiennement aux activités pré hospitalières(SAMU-SMUR) où nous cotoyons la mort quotidiennement. Ce qui est enrichissant en effet, c'est d'être au clair avec sa propre finitude. Il m'arrive très souvent de penser en prenant mon véhicule que tout peut s'arrêter là, maintenant. Je fais alors le point sur ce que j'ai réalisé, sur ce que j'aurais voulu faire etc... Ca n'a rien de morbide, ça permet seulement d'apprécier davantage chaque moment passé avec les siens! Je suis aussi très sensible à ce sujet puisque j'ai accompagné ma meilleure amie atteinte d'un mélanome jusqu'à la fin il y a 3 ans. Je pense qu'il reste beaucoup à faire pour que la mort ne soit plus un tabou! Et j'espère pouvoir en faire mon activité principale puisque je voudrais faire de l'accompagnement de fin de vie à domicile (pour cela je prépare un diplome universitaire douleur et plus tard soin palliatif)
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CoachJeanMi (Chanas, 38) |
Posté le 15-07-2007 à 13:14
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L’esprit palliatif reconnaît que la personne est unique et requiert une prise en charge adaptée. Il reconnaît aussi la mort comme une réalité inéluctable et un processus naturel. Les professionnels qui dispensent les soins palliatifs cherchent à éviter les investigations et les traitements déraisonnables. Ils se refusent à provoquer intentionnellement la mort. Ils s'efforcent de préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu'au décès et proposent un soutien aux proches. Je fais partie d'une association, Albatros (www.albatros69.org) qui s’inscrit directement dans cette démarche et propose une formation tournée vers un accompagnement global de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale quel que soit son âge. L’association offre également un soutien à la famille et aux proches ainsi qu’une écoute et un accompagnement à toute personne éprouvée par le deuil. Albatros forme des bénévoles d’accompagnement, et participe à la formation des professionnels ou des futurs professionnels de la santé qui désirent enrichir leur pratique par cette approche. Pour ce qui est des personnes qui perdent un proche, il n'est pas nécessaire de parler si on ne sait pas quoi dire. Il suffit juste d'être présent à l'autre, vraiment présent. Mais attention : comprendre la douleur de l'autre, ne veut pas dire la ressentir ni la partager. Sinon comment pourriez vous l'aider ? C'est pas forcément évident à intégrer tout ça. C'est le but d'une formation en soins palliatifs.
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henryparis (Bordeaux, 33) |
Posté le 15-07-2007 à 01:41
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Je n'avais pas lu l'article car je ne l'ai pas vu dans la FORUM par contre Bravo Mr Gurret. Comment vaut il faire pour aider une unité de soins paliatif ?
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henryparis (Bordeaux, 33) |
Posté le 15-07-2007 à 01:28
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Je connais mal - c'est quoi exactement ?
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_25_mariol ( , 37) |
Posté le 13-07-2007 à 21:52
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moi je suis très mal à l'aise avec les personnes qui perdent un proche. Je ne sais pas quoi leur dire, et je crains de gaffer et d'augmenter encore leur peine.
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